Faïence émaillée multicuissons
environ 104×58 cm
2400 €
Pour Mélanie Broglio la rencontre avec la céramique est un aboutissement heureux après plusieurs années « préparatoires » auprès de nombreux médiums : mosaïque, peinture à l’huile, acier, résine… Elle rencontre la terre en 2012 et s’inscrit à l’école des Beaux arts de Vallauris en cursus professionnel puis à la section des « Jeunes créateurs ». Les dessins et la peinture de grandes toiles des années précédentes génèrent immédiatement le désir de sculpter l’humain dans de grandes dimensions. Elle se forme seule dans son atelier et près de ses fours pour la réalisation de ces grands volumes (100 kg) qui nécessitent d’appréhender le fonctionnement de la terre et ses limites. A la forme s’ajoute le travail de la couleur, comme un peintre superposerait les glacis mais avec l’exigence de l’émaillage et ses centaines d’essais sur faïence, grés et porcelaine. Curieuse et avec la volonté d’avoir une culture et une vision large de la céramique pour une plus grande liberté, elle pratique également le moulage, le tournage et mèle l’acier, la corde à son travail.
Mais face à l’excitation de l’exploration technique, il reste la nécessité de ne pas perdre de vue une démarche artistique… Mélanie Broglio a grandi sous le soleil méditerranéen, à l’ombre de son histoire. Ses sculptures et objets décoratifs glissent la tranquillité et le soleil dans les maisons. Dans ses grands colliers qui ornent les murs, chaque perle est sculpturale. Se mêlent le foisonnement du baroque italien, les formes végétales et organiques, des poteries antiques revisitées ou des formes plus architecturales. Il se dégage de ce mélange un univers poétique. La richesse de l’esthétique méditerranéenne, entre terre et mer se retrouve également dans ses couleurs. Son travail se décline en plusieurs lignes de créations suivant les intérieurs. Des émaux chargés bleus figurant une écume bouillonnante ou des verts brillants aux allures de forêts intérieures. Mais aussi des couleurs mates poudrées vibrantes ou encore une terre non recouverte, qu’elle laisse parler comme la « Terracotta ».
Car en cette période trouble, la société contemporaine évacue bien souvent les lieux de la contemplation et de l’expérience subjective. Pour Mélanie Broglio, l’art peut s’y réemployer. Son travail se situe derrière le bruit de nos vies, dans ces zones de calme où l’on accède rarement.